Quelques chiffres : sur l'ensemble du pays, environ 330 000 électeurs ont choisi "Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs".
En Ile-de-France, 44 000 ont fait la même démarche. Dans les Yvelines, nous étions 5304. Enfin, à Aubergenville, malgré 57 % d'abstentions, nous étions 67 à voter pour faire entendre le camp des travailleurs, soit 2.34 % des suffrages exprimés.
Même s’ils
ne constituent qu’une petite fraction de l’électorat populaire, ceux qui ont
voté pour les listes Lutte ouvrière peuvent être fiers de représenter l’avenir,
la renaissance du mouvement ouvrier capable de combattre la société
d’exploitation et d’y mettre fin.
Voici une vidéo de notre porte-parole Nathalie Arthaud :
Voici le communiqué publié par Lutte Ouvrière au soir du 6 décembre :
Après le premier tour des élections régionales du 6 décembre 2015
Les
résultats de ce premier tour des élections régionales reflètent l’évolution
réactionnaire de la société en même temps que la désorientation de l’électorat
populaire et la perte de repères de la classe ouvrière.
L’expression
la plus frappante de cette évolution est la progression en voix du Front
national dans la quasi-totalité des régions, ce qui a permis au parti d’extrême
droite d’arriver en tête dans six d’entre elles.
L’expression
électorale du recul ne se limite cependant pas à cela. La campagne électorale
de la droite a été entièrement dominée par sa compétition avec l’extrême droite
sur le terrain de cette dernière.
Quant au
Parti socialiste, non seulement il a repris à son compte le langage sécuritaire
du FN, mais étant au pouvoir, il en a réalisé l’application en instaurant
l’état d’urgence, d’une efficacité limitée pour combattre l’horreur terroriste
mais qui étouffe la contestation de la politique gouvernementale sur sa gauche
et pèse sur les mouvements sociaux.
Le FN
encaisse les dividendes électoraux de la banqueroute du PS au pouvoir. Il est
significatif qu’il réalise un de ses meilleurs scores dans la région
Nord-Pas-de-Calais-Picardie, région à forte tradition ouvrière. Une partie de
l’électorat traditionnel du PS et du PC, écœurée par la politique du
gouvernement, ses reniements et sa servilité vis-à-vis du grand patronat, s’est
abstenue. D’autres électeurs se sont ajoutés à l’électorat traditionnel de
l’extrême droite, faisant du FN le parti le plus influent de la région. C’est
une partie de son propre électorat que la gauche réformiste a poussée dans les
bras du FN.
C’est
l’aboutissement de décennies d’évolution politique où les partis qui prétendaient
représenter le monde du travail ont renié, au fil du temps, toutes les valeurs
du mouvement ouvrier et foulé au pied les intérêts des travailleurs dès qu’ils
étaient au gouvernement.
Ces partis
ne s’en relèveront peut-être pas, mais la classe ouvrière, elle, se relèvera.
Le FN est un
parti aussi dévoué aux intérêts de la grande bourgeoisie, qui domine la société
capitaliste, que les partis de droite et le PS, mais avec un langage plus
réactionnaire encore et, si les circonstances s’y prêtent, avec des méthodes
plus ouvertement anti-ouvrières.
La classe
ouvrière n’a cependant rien perdu de la force que lui donnent son nombre et sa
place incontournable dans l’économie. La tâche la plus importante de notre
époque pour ceux qui se revendiquent du camp des travailleurs, pour les
militants ouvriers, est d’œuvrer pour que la classe ouvrière retrouve confiance
en sa force et pour qu’elle retrouve la conscience du rôle qu’elle est la seule
à pouvoir jouer contre toutes les formes de barbarie en combattant leur fondement
commun : l’exploitation.
Les
travailleurs n’ont jamais eu à espérer un changement de leur sort par les
élections. Ils n’ont pas non plus à s’en désespérer. Le rapport de force entre
la bourgeoisie exploiteuse et les masses exploitées ne se détermine pas dans
les urnes, mais dans les affrontements de classe. Nous faisons pleinement
confiance à la classe ouvrière et à sa capacité à retrouver la conscience de
ses intérêts politiques et de sa force.
Dans les
régions où le FN risque de conquérir l’exécutif régional, ce sont les
coalitions de droite qui viennent en deuxième position.
Tout en
rejetant le Front national, il n’est pas question pour Lutte ouvrière de
défendre auprès de son électorat l’idée que des hommes de droite, avec des
idées aussi crasseuses, puissent servir de rempart contre le parti d’extrême
droite. Quant à voter pour une liste socialiste, cela ne servirait à rien et ce
serait remercier le PS d’avoir fabriqué le succès de l’extrême droite.
Gauche
gouvernementale, droite ou extrême droite, elles sont toutes prêtes à s’en
prendre aux immigrés, aux associations, aux libertés publiques. Celles qui ont
une parcelle de pouvoir le font déjà. Ce n’est pas aux travailleurs conscients
de choisir laquelle des cliques bourgeoises prendra les mesures contre les
classes populaires.
Il ne reste
aux électeurs du monde ouvrier qui refusent au deuxième tour de choisir entre
la peste et le choléra, non par désintérêt pour la politique mais par
conscience, qu’à glisser dans l’urne un bulletin affirmant son appartenance au
« camp des travailleurs ».
Les
élections régionales passées, les travailleurs auront à se défendre contre le
grand patronat et l’État par le seul moyen efficace : la lutte collective.
Quant à
Lutte ouvrière, elle continuera à œuvrer pour que le camp des travailleurs se
donne un parti qui représente réellement ses intérêts matériels et politiques.
Même s’ils
ne constituent qu’une petite fraction de l’électorat populaire, ceux qui ont
voté pour les listes Lutte ouvrière peuvent être fiers de représenter l’avenir,
la renaissance du mouvement ouvrier capable de combattre la société
d’exploitation et d’y mettre fin.